Alerte rouge sur l'emploi des entrepreneurs

, mis à jour le 14/09/2025 à 22h56
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alerte rouge

Au premier semestre 2025 , chaque semaine plus de 1300 chefs d’entreprise se sont retrouvés sur le touche dont beaucoup d'artisans. Et c'est souvent les plus séniors qui tombent . Voici l'étude alarmante réalisée par l'association GSC (Garantie Sociale des Chefs d'entreprise) et la société Altares avec les détails par âge, métiers, et régions...

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Pendant que l'Assemblée nationale offre son spectacle de motions, invectives et autres renversements ... les chefs d'entreprise dévissent chaque jour et se retrouvent en situation de chômage. On dit "en situation de ..." car il n'est pas sûr qu'ils touchent le chômage.  Plus de 31 000 chefs d’entreprise ont ainsi perdu leur emploi au 1er semestre 2025 selon l’association GSC et la société Altares qui viennent de dévoiler les résultats de leur Observatoire de l’emploi des entrepreneurs. Seule bonne nouvelle : la vitesse de la chute est moindre avec + 4,3 % de pertes d'emploi contre + 18,4 % au premier semestre 2024.  

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taille entreprise
GSC/Altares

Quasi les 3/4 de ces chutes de chefs d'entreprises concernent des patrons de TPE de 1 à 3 salariés (72,1 %). D'ailleurs 86,3 % des chefs d'entreprise sur le carreau dirigeaient une entreprise de moins de 500 K€ de CA . 

 

Secteurs d'activité touchés

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secteur
GSC/Altares

Sur les 31 260 chefs d'entreprise touchés par une perte d'emploi sur les 6 premiers mois de l'année , la moitié sont des commerçants ou des entrepreneurs de la construction et quasi 14 % des restaurateurs,hôteliers ou tenancier de débit de boisson. Mais cette année,  si le nombre de perte d'emploi dans la construction et le commerce est très important, il n'y en guère plus que l'an dernier. Trop certes mais ça n'empire pas. Ce n'est pas le cas du secteur des hôtels-bars-resto où le  nombre de patrons sur la touche a augmenté de plus de 11 %

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forme juridique
GSC/Altares

L'âge et la région

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âge
GSC/Altares

Autre enseignement de cette étude l'âge des chefs d'entreprise qui ont perdu leur emploi en ce début d'année : la moitié a entre 40 et 60 ans...  avec un âge médian à 46 ans et 14,4 % plus de 60 ans. Mais c'est bien cette dernière catégorie  qui souffre le plus avec une progression des "dévissages" des seniors de 20,9 % par rapport à l'an dernier.

 

 

Régions

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région
GSC/Altares

Une majorité de régions sont concernées, mais on perçoit des signaux positifs dans certains territoires. L’Ile-de-France est l’un des plus impactés, concentrant près d’un quart des pertes d’emploi au S1 2025. 7 507 chefs d’entreprise se sont retrouvés en situation de « chômage », soit une hausse de 4 % sur un an. Cette évolution, alignée sur la moyenne nationale, demeure toutefois plus contenue que celle observée un an plus tôt dans la région. En Nouvelle-Aquitaine, 2 754 femmes et hommes sont concernés, soit une hausse de 18 %. Les secteurs du bâtiment, de l’hébergement, restauration et débits de boissons, et de l’industrie sont particulièrement à la peine dans cette région. La Bretagne enregistre le taux le plus bas (+ 0,7 % ; 1 084). Dans trois régions, les pertes d’emploi des chefs d’entreprise ont légèrement reculé : Bourgogne-Franche-Comté (- 1,4 %), Provence-Alpes-Côte d’Azur (- 0,8 %) et Grand Est (- 0,2 %).
 

L'avis de la GSC et d'Altares

« Attention aux faux-semblants : si les pertes d’emploi des dirigeants semblent ralentir au premier semestre 2025, elles se maintiennent à des niveaux préoccupants, révélateurs d’un tissu entrepreneurial toujours sous tensions. Ces derniers mois ont été particulièrement instables avec une croissance faible, un climat des affaires dégradé et des incertitudes commerciales persistantes. Les chefs d’entreprise évoluent dans un environnement de plus en plus contraint. La pression sur les trésoreries, la prudence des consommateurs et les tensions sur certains marchés fragilisent les structures. Le second semestre s’annonce encore complexe et les arbitrages budgétaires de l’État seront déterminants. Il est donc essentiel de sensibiliser aux filets de sécurité financiers existants, qui permettent aux entrepreneurs d’anticiper une situation de perte d’emploi », commente Hervé Kermarrec, président de l’association GSC

« Le premier semestre 2025 a confirmé nos inquiétudes exprimées en début d'année avec un nombre historique de liquidations judiciaires et donc un niveau très élevé de pertes d'emploi de dirigeants. Cette situation de risque pèse lourdement sur les épaules des entrepreneurs amenés à devoir faire sans cesse des arbitrages professionnels et personnels parfois douloureux pour maintenir leur activité. Les trésoreries sont encore très tendues et les incertitudes fortes. Si quelques timides signaux permettent d'envisager une faible amélioration au second semestre 2025, celle-ci devrait être encore insuffisante pour inverser sensiblement la tendance sur la perte d’emplois. Les prochains mois seront décisifs », explique quant à lui Thierry Millon, directeur des études Altares.
 

Méthodologie

Les données sont issues de l’analyse des entreprises, hors sociétés civiles et associations, placées directement, par conversion ou par résolution du plan en liquidation judiciaire par le Tribunal de Commerce ou Judiciaire. Ne sont pas intégrées les procédures de fermeture ou dissolution à l’amiable de même que les révocations des mandataires sociaux.

Secteur par secteur les top 10 et le flop 10 des pertes d'emploi

Attention au faux-ami : ci-dessous quand il est question d'activités en hausse , on parle du nombre de pertes d'emplois.  En un mot  ce sont les 10 secteurs qui ont le plus souffert

 

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pertes d'emploi

 

Ci-dessous quand il est question d'activités en baiss , on parle du nombre de pertes d'emplois de patrons en baisse comparé à l'an dernier.  En un mot  ce sont les 10 secteurs qui ont le moins souffert

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activité en baisse
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