Etude : les artisans ont le coeur RSE, mais la tête ailleurs

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Saulea/Fafcea

La Fafcea a du pain sur la planche. Le célèbre Fonds d’assurance formation des chefs d’entreprise artisanale a devant lui des artisans qui, à 80 % d’entre eux, n’ont aucune idée, ou une idée vague de ce qu’est exactement la RSE. Il est vrai que par les temps qui courent, les artisans essaient d’abord de s’en sortir, de régler leurs cotisations et si on leur demande en plus de réduire leur empreinte carbone, certains pourraient s’agacer à juste titre. 14 % des artisans indiquent que la RSE ne fait pas partie de leurs priorités. Parmi eux, 36 % estiment ne pas en avoir besoin. Oui mais voilà … il faut bien s’y mettre car dans certains cas ils n’auront pas le choix. Un client public regardera les actions mises en place par son prestataire. Tous les artisans ne sont pas si ignorants en matière de RSE. Par exemple , les entreprises de plus de 5 salariés sont bien sûr plus au fait de la RSE puisque le taux de connaissance passe de 22 % à 53 % . Idem dans le secteur du bâtiment ou 65 % des artisans connaisse la RSE ou en ont entendu parler.

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L’étude reconnait bien volontiers que « l’ artisan par sa nature, son fonctionnement et ses liens avec les territoires, contribue de façon significative aux trois piliers clés — environnemental, social, économique — du développement durable. » Et Saulea d’ajouter que « l’activité artisanale est en premier lieu, (…) naturellement compatible avec des pratiques durables : écoconception, réutilisation, réparation, sobriété... L’ancrage territorial en particulier limite les transports en favorisant les circuits courts, l’achat local et la réduction de l’empreinte carbone. Permettant une production « à la demande », elle évite les excès de stock, le gaspillage ou la surproduction. » Ben voilà ! … Les artisans sont RSE sans le savoir, sans s’en vanter. Évidemment pour les grandes entreprises internationales qui achètent des produits à Shenzen, qui possèdent de haut buildings , des jets ou qui transportent des containers à travers le monde, … la RSE, c’est une autre limonade. On peut même dire que la RSE a été inventée pour eux.

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Saulea/Fafcea

Les artisans voient la RSE comme des actions permettant de protéger l’environnement à plus de 50 % et à 71 % pour les entreprises de + de 5 salariés. Les entreprises de plus de 10 ans ont compris à 84 % qu’il s’agissait de répondre aux obligations légales. En revanche le volet social de la RSE est très peu connu des artisans et leurs actions assez rares sauf pour ce qui est des dons ou du bénévolat.  A la question : Mettez-vous en place ces types d’actions en faveur de vos salariés ou de votre communauté locale ? …les artisans répondent majoritairement « non » pour les « actions de formation », « l’accueil de stagiaires  ou d’apprentis », la « participation à des événements locaux » ou l’aménagement des horaires pour les salariés. Par , le meilleur élève en matière sociale reste le secteur alimentaire .

Quand on interroge les artisans engagés ils répondent que c’est pour des convictions personnelles à 61% loin devant la réglementation (13 %). Voilà un fil à tirer intéressant pour tous les formateurs de chefs d’entreprise : la conviction personnelle. Il faut donc les convertir !

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Saulea/Fafcea

A ceux qui ont réalisé des actions RSE il a été demandé ce que cela avait apporté à l’entreprise : pour plus d’un répondant sur 3, cela permet en premier lieu de mieux anticiper l’avenir. Réponse un peu obscure que Saulea traduit par une anticipation des normes mais « également pour s’assurer de continuer à évoluer dans un monde viable ». Ils ne sont que 14 % qui répondent que cela leur avait ouvert de nouveaux clients ou de nouveaux marchés .

D’abord une bonne nouvelle :  66 % des entreprises artisanales n’ont pas éprouvé de difficulté à la mise en place d’une action RSE et quand c’est arrivé  le tiercé est le manque de temps (53 %), le manque d’information ou d’accompagnement (45 %) et le coût trop élevé (43 %)