Taxer les pourboires ? Les salariés de la restauration grondent !

Il y a des études comme ça qui sortent discrètement en plein été mais qui en disent long sur le moral des troupes dans le secteur de la restauration.  Pour que 40 % des salariés d'un secteur annoncent être capables de quitter leur job il faut bien que le changement de règle soit insupportable. De quoi parle-t-on ? D'une exonération des pourboires pour tout salarié gagnant 1,6 fois le Smic ou moins qui disparaîtrai au 1 er janvier 2026. D'ailleurs, cela concerne tous les métiers "en contact avec le public" et pas que la restauration.  Cette exonération temporaire datant de la loi de finances de 2022 doit donc s'éteindre en fin d'année et rien n'annonce qu'elle sera prolongée. D'ailleurs qui pourrait l'annoncer ?  En attendant l'Umih qui représente les métiers de l'hôtellerie-restauration est montée au créneau en proposant un sondage édifiant (BVA/Ipsos) sur ce que les salariés pensent des pourboires et de la disparition de l'exonération fiscale.

Le sondage  met d'abord l'accent sur ce que pensent de  leur métier les salariés du secteur Hôtellerie- Café-Restaurant (HCR). Plus de 93 % le trouvent utile et 89 % plaisant. Oui mais 71%  d'entre eux perçoivent des pourboires en plus de leur salaire fixe et 83% d’entre eux, considèrent ces pourboires comme un avantage incontournable, mais aussi un complément indispensable (65%) et un élément à part entière de leur rémunération (60%). Près de la moitié (49%) les perçoivent individuellement des clients, sans mutualisation (pot commun). 

On apprend au passage que désormais plus de 10 % des pourboires sont payés par carte bleue (arrondissement de la note au moment du règlement) ce qui convient d'ailleurs bien à 60 % des salariés interrogés. 

L'idée de "refiscaliser" les pourboires est massivement rejetée :  81% des salariés se déclarent opposés à la fiscalisation des pourboires. 

- 76% expriment leur inquiétude, dont un tiers se disent très inquiets. 
- Cette inquiétude est particulièrement forte chez les salariés pour qui les pourboires représentent une part significative de la rémunération (86% d’inquiets dans cette catégorie). 

Cette fiscalisation jettera un voile sombre sur le secteur  avec des conséquences importantes sur : 
• L’attractivité du métier (66%) 
• Leur pouvoir d’achat (64%) 
• Leur motivation (62%) 

Et comme on le disait précédemment, 41% des salariés envisageraient de quitter le secteur si les pourboires étaient fiscalisés. 

© Ipsos bva | Etude sur les salariés du secteur HCR| Juillet 2025|