Nicolas Leroy, nouveau président de l’Unep « Les cycles de vie professionnels changent. Il ne faut pas lutter contre, au contraire »
C’est un nouveau président de l’Unep ambitieux et déterminé que nous avons rencontré à l’occasion du salon Paysalia. Il remplace Laurent Bizot et, à l’heure où les chiffres clés du paysage 2024 viennent d’être dévoilés – des chiffres très positifs d’ailleurs- , il donne ses priorités : l’unité des paysagistes, avoir voix au chapitre dans les décisions publiques d’aménagements et valoriser tous les métiers du paysage
Nicolas Leroy : Il y a plusieurs priorités, trois dossiers sont sur la table. D’abord confirmer et renforcer l'unité de l'Unep au service de l'ensemble des dirigeants. Quelle que soit leur taille, quelle que soit leur situation, quel que soit leur modèle économique.
Nicolas Leroy : On a pu reprocher à l’Unep, selon les époques, d'être une entreprise au service des grosses entreprises ou de trop s’occuper des petites entreprises. En réalité, on a bien l'intention de s'occuper de tout le monde et de tous ceux qui ont l’ADN du végétal, cette vraie identité du métier et l’ambition d’améliorer le cadre de vie aussi bien public que privé.
Intervenir plus dans les décisions, qui ont trait à l’aménagement. Aujourd’hui la renaturation : c’est un phénomène de société avec de nouvelles stratégies d'aménagement, de transformation des pratiques. Tout le monde a pris conscience de l'enjeu essentiel que cela représentait Et pour autant, on nous donne des consignes sans nous demander notre avis. Or nous avons beaucoup de choses à dire mais il faut les dire en se fondant sur quelque chose de qualitatif, cohérent, pragmatique et qui soit au service des habitants. Nous ne pouvons pas dire « la nature par la nature », c'est la nature au service des hommes, dans un cadre positif. Il n'y a pas d'antagonisme.
oui car derrière cela, il y a un enjeu de transformation du modèle économique des entreprises du paysage, de mutation, et par la même de montée en compétence et en valeur, ainsi que de renforcement de la santé économique de nos entreprises. Il faut que l'on arrive à faire valoir nos compétences, nos savoirs, les services rendus et que, dès lors, la rémunération de cette compétence-là soit à la hauteur des services rendus.
Les parcours professionnels sont nombreux. Nos entreprises forment et recrutent des ouvriers jardiniers paysagistes, des techniciens, des ingénieurs travaux ou études, des cadres administratifs, . Nous avons besoin aussi de géomètres, de chef(fe)s de chantier, de référent(e)s RH, sécurité, etc. Donc, il faut rendre visible et imaginer des parcours professionnels beaucoup plus dynamiques et beaucoup plus amplifiés.
« Les cycles professionnels ont changé , il faut pas lutter contre mais s’adapter »
Plus on va aller dans cette logique de montée en compétences, plus on va structurer nos entreprises et plus nous créerons des parcours longs en entreprise. Mais il nous faut aussi former nos dirigeants à de nouvelles pratiques d'encadrement, d'accompagnement des jeunes car les cycles de vie professionnels ne seront plus ceux que nous avons connu. Il ne faut pas lutter contre, au contraire, mais adapter nos modèles d'entreprise et trouver d'autres chemins de recrutement.
On pourrait faire mieux … nous avons un enjeu de féminisation de la filière bien évidemment, même s’il y a une bonne dynamique… nos entreprises s’adaptent, en allant sur des sujets d'innovation dans la mécanisation, dans la structuration de nos entreprises, dans le management. Je veux citer ici « les Paysagettes » une association de femmes, conjointes, filles, sœurs ou mères de professionnels du paysage, qui se retrouvent pour échanger, s’entraider et créer du lien.
Nicolas Leroy, dans la vie c’est qui ?
Nicolas Leroy dirige Leroy Paysages , une entreprise familiale à Laval en Mayenne qui emploie une centaine de personnes avec deux antennes sur Rennes et Le Mans et deux petites entités secondaires à Mayenne et Château-gontier. Il réalise 40-45% de son chiffre d'affaires en commande publique, 35% en promotion immobilière industrielle et déploie également une activité spécifique auprès des particuliers en aménagement de jardin, service à la personne, entretien et piscine. Il dirige aussi Derven Travaux Aménagements spécialisée en génie écologique et génie végétal.