Croissance de + 3 % de défaillances d'entreprises... mais moins d'emplois touchés
Il y a de plus en plus d’entreprises sur le carreau en 2025. On va s'approcher des 70 000 sans doute en fin d’année selon l'Observatoire de la BPCE... Oui mais, ces faillites entraineraient moins de pertes d’emplois que les années passées. Si les TPE s’en sortent mieux que les PME ou ETl depuis 10 ans, le monde de la construction est touché.
La BPCE, deuxième acteur bancaire en France (Banques Populaires, Caisses d’épargne, Oney etc), vient de remettre les conclusions de son observatoire sur les défaillances d’entreprise en 2025 avec force détails. Évidemment ce n’est pas la joie avec encore une progression de 3 % des défaillances attendues fin 2025 et 69 000 sociétés sur le carreau… Mais tout n’est pas si sombre, car figurez-vous que la vitesse de la chute est moindre cette année. On se rassure comme on peut !n La hausse des défaillances a été ramenée à 3 % après des taux de croissance à deux chiffres au cours des deux années antérieures (+38 % en 2023 et +21 % en 2024).
Seconde information : les défaillances touchent principalement des entreprises de 3 à 10 ans d’ancienneté (52 %). Pour les PME-ETI, celle-ci est plus élevée : 41 % des entreprises défaillantes ont 16 ans et plus.
Autre caractéristique, la hausse des défaillances est d’autant plus élevée que les entreprises sont de grande taille. Sur 10 ans, elles progressent de +6 % pour les microentreprises, de +50 % pour les PME et de +94 % pour les ETI. A relativiser car les TPE ferment et ouvrent plus facilement.
L'effet de la situation politique sur l'investissement des TPE/PME
Une analyse intéressante de l'Observatoire BPCE démontre l'effet désastreux qu'a eu le Vote de confiance non obtenu par François Bayrou sur la santé et le moral des TPE PME. Avant ce vote, 60 % des gérants rechignaient déjà à investir mais après le vote... ils étaient 76 % à préférer un report ou une annulation de ces investissements. Idem pour les embauches. lors de ce 3ème trimestres 53 % d'entre eux maintenaient leur embauche... Aux lendemains du vote ils n'étaient plus que 43 %
Des défaillances moins impactantes sur l’emploi
Étonnamment l’augmentation des défaillances de 3 % aura moins d’impact sur les emplois. L’Observatoire de la BPCE montre qu’autour de 245 000 emplois seraient menacés cette année, soit un reflux de 7 % par rapport à 2024. Pourquoi ? Parce que l’an dernier parmi les défaillances il y avait 2 grands groupes avec beaucoup de salariés. La BPCE en profite pour révéler que l’emploi est quand même moins menacé dans les TPE que dans les moyennes ou grandes entreprises. En effet, sur une période longue de 10 ans le nombre d’emplois menacés progresse de +32 %. Pour les ETI, leur hausse est deux fois supérieure, 64 %, contre +11 % pour les très petites entreprises.
Avec Samia Ouledcheikh
Un contexte économique (malheureusement) limpide
La BPCE rappelle en introduction ce que nous vivons tous les jours : une économie sinistrée qui fait face à une baisse de la demande… Elle enregistre en 2025 un très net ralentissement. En parallèle les Français, pas fous, épargnent avec un taux en hausse quasi-ininterrompue trimestre après trimestre. Alors logiquement les comptes de nos entreprises voient leurs ratios économiques se dégrader. Et oui, les salaires ne baissent pas, la demande si et donc les marges chutent. Et si les Français épargnent, les entreprises, elles, n’y parviennent plus et fatalement certaines ont besoin de financement sur le 1 er semestre 2025, note la BPCE
Urssaf moins impliquées dans les chutes
On apprend par exemple que 75 % des entreprises ayant contracté un PGE sont « à risque »( ), que la part des assignations de l’Urssaf dans les défaillances reste en-deçà de leur niveau de 2019 : • 17 % des liquidations sont liées à une assignation Urssaf en 2025 (contre 23 % en 2019 ); • 22 % des redressements liés à une assignation Urssaf en 2025 (34 % en 2019 ).
À propos du Groupe BPCE
Le Groupe BPCE est le deuxième acteur bancaire en France et le quatrième de la zone euro par les fonds propres. Avec 100 000 collaborateurs, il est au service de 35 millions de clients dans le monde, particuliers, professionnels, entreprises, investisseurs et collectivités locales. Il est présent dans la banque de proximité et l’assurance en France avec ses deux grands réseaux Banque Populaire et Caisse d’Epargne ainsi que la Banque Palatine et Oney. Il déploie également au niveau mondial les métiers de gestion d’actifs et de fortune, avec Natixis Investment Managers, et de banque de grande clientèle avec Natixis Corporate & Investment Banking.