L'artisanat plaît... et certains métiers plus que d'autres !

, mis à jour le 21/12/2025 à 20h45
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ouv paysagiste

Selon le baromètre ISM/MAAF, les créations d’entreprises artisanales ont progressé de 11 % en 2024, contre 6 % pour l’ensemble des entreprises. Et les métiers les plus prisés sont les paysagistes, les nettoyeurs de bâtiment, les réparateurs automobiles et les taxis VTC, tous en hausse de 20 %.

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histogramme creation

Quelque 280 000 nouvelles entreprises ont été créées en un an (2024) et l’entrepreneuriat dans l’artisanat atteint un seuil jamais observé. La création d’entreprises artisanales représente quasi un tiers du million d’entreprises créées et 25 % des entreprises françaises sont artisanales. Anne-Sophie Prissé, directrice marketing & communication de MAAF, commente : « Ce nouveau baromètre ISM/MAAF confirme la dynamique observée depuis 2022 : l’artisanat reste très attractif et suscite chaque année de nouvelles vocations. […] Dans un contexte économique incertain, la reprise de ces entreprises est essentielle pour préserver des milliers d’emplois et des savoir-faire uniques, un enjeu majeur pour la stabilité des territoires. » Nombre de secteurs profitent de cette embellie, mais on note d’emblée que le bâtiment ne progresse que de 4 %. C’est mieux que les - 8 % enregistrés entre 2022 et 2023, mais on est loin des + 14 % des artisans de l’alimentation et des + 17 % des artisans du service. 

Tableaux à l'appui

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création/région
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artisans seduisan
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detail artisanat

Le nettoyage plaît beaucoup

Dans le Top 3 des activités qui concentrent le plus grand nombre de créations, on retrouve  : le nettoyage des bâtiments (45 480 installations ; + 20 %), les taxis VTC (18 540 ; + 20 %) et les soins de beauté (17 890 ; + 17 %). Parmi les activités qui présentent les plus forts taux de croissance des créations, on observe l’aménagement paysager (+ 23 %) dans le BTP, la fabrication de biscuits (+ 49 %) dans l’alimentation, l’imprimerie (+ 42 %) dans l’artisanat de fabrication, et les ambulances (+ 46 %) dans les services. La dynamique est également remarquable en boulangerie-pâtisserie (+ 33 %) et en boucherie (+ 27 %). Dans l’artisanat de fabrication, les secteurs de création (textile, bois, bijouterie fantaisie) restent aussi très dynamiques. Dans les territoires, toutes les régions sont à la hausse, mais les bassins économiques les plus denses sont ceux qui en profi tent le plus : l’Île-de- France (+ 15 %), l’Auvergne- Rhône-Alpes (+ 18 %) et le Grand Ouest (+ 16 %) 

Trouver son successeur devient un casse-tête.

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artisans

 Entre la raréfaction des candidats et l’attractivité des créations de microentreprises, il n’est pas facile de céder sa boîte. Heureusement, on peut chercher ailleurs, dans le gisement des reconversions. La récente étude ISM-MAAF révèle également que, lors de la création de leur entreprise en 2022, près d’un créateur sur deux (48 %) indiquait s’être orienté vers une activité différente de son métier principal. Ces reconversions entrepreneuriales sont particulièrement fréquentes dans l’artisanat de fabrication (69 %) et dans les services (61 %), tandis qu’elles restent limitées dans le BTP (25 %). En revanche, moins d’une ouverture sur dix est le fruit d’une reprise ou d’une transmission d’entreprise, excepté dans les secteurs de l’alimentation (boulangerie, restauration - 19 %) 

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top5

Pourtant, les reprises offrent l’avantage de bénéficier de bons emplacements, d’équipements et d’une clientèle existante. Or, on estime que parmi elles, 72 000 ont un(e) dirigeant( e) de plus de 60 ans (soit 6 % des sociétés artisanales) et pourraient être cédées d’ici cinq ans. Ces sociétés portent à elles seules quelque 200 000 emplois. 

 

Catherine Elie, Directrice des études ISM : « Aujourd’hui, on estime qu’environ 72 000 sociétés artisanales seront à reprendre dans les 5 ans, portant à elles seules 200 000 emplois. La transmission d’entreprise en fin de carrière se prépare plus sereinement lorsqu’elle est anticipée. Pourtant, de nombreux dirigeants s’y préparent peu ou trop tardivement, espérant plutôt une reprise au sein de leur entourage (famille, salariés, connaissances...), et réduisant malheureusement les opportunités de transmission. Dans certains secteurs de niche, les dirigeants peinent souvent à trouver un repreneur qualifié et doivent élargir leurs recherches. Lorsqu’un atelier ferme ses portes, ce sont des savoir-faire parfois rares qui s’éteignent avec lui. Ce que l’on sait aussi, c’est qu’une entreprise sur deux ne se transmettra pas... Il y a donc une véritable dynamique à soutenir auprès de celles et ceux qui souhaitent entreprendre et se lancer dans une reprise d’entreprise. »

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