Les 4 vérités de Michel Picon sur RTL et c'est...piquant

, mis à jour le 05/10/2025 à 22h39
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Voilà une interview mémorable : Michel Picon, Président de l'U2P, l'union des entreprises de proximité a rhabillé le Medef pour l'hiver. Les grands patrons qui avaient invité les petit patrons le 13 octobre en seront pour leurs frais :  " a côté de la plaque", "Touche pas à mon or", "Lutte des classes inversées ,  indécence", Michel Picon a fait dans le piquant . Morceaux choisis...
 

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Invité un peu partout dans la presse ces derniers jours, Michel Picon, Président de l'Union des entreprises de proximité a fait sensation notamment lors d'une interview sur RTL réalisée par Thomas Sotto où il a notamment expliqué ce qui le séparait du Medef.

A la question de savoir pourquoi il déclinait l'invitation du Medef au grand meeting des organisations patronales organisé à l’Accor Arena de Bercy le 13 octobre, il a répondu que " d'abord, on n'était pas prévenus." avant d'ajouter en faisant référence à François Bayrou " je sais qu'Henri IV est à la mode depuis quelques temps. Mais ralliez-vous à mon panache blanc Non, ça ne le fait pas.

"Touche pas à mon or"

Puis il s'est expliqué trouvant que le moment était mal choisi pour ce genre de manifestation alors qu’on accuse  la classe politique” de faire vivre le pays dans une forme d'instabilité". Enfin Michel Picon, plus piquant que jamais, a asséné que le message des grands patrons dans cette initiative c'est « Touche pas à mon or, sinon je m'en vais » rappelant que cette manifestation est liée à la menace de la taxe Zucman (Ndlr, taxe sur les patrimoines les plus importants dans ce pays). 

"Indécence"

Puis Michel Picon s'est interrogé sur la mobilisation des mêmes grands patrons " pour les entreprises que parfois des grands groupes du Medef ont asphyxiées ?" Le journaliste lui demandant de préciser le Président de l'U2P ne s'est pas fait prier " Tous les commerçants dans les villes savent ce qu'ils doivent à la grande distribution, tous les artisans, les commerçants qui voient leur marge réduite parce que quand on est au bout de la chaîne d'une ligne de sous-traitance, votre valeur ajoutée, elle a été bouffée par les autres. Et nous, on va nous demander d'aller là-bas, à Bercy, asseoir l'épicier de quartier à côté de M.  Leclerc ? Mais il y a un peu d'indécence, tout ça." 

"Une lutte des classes inversées"

Michel Picon a terminé sur le sujet : "Il faut que le MEDEF se reprenne. Ils sont à côté de la plaque sur cette affaire-là..." reconnaissant toutefois que par ailleurs Medef et U2P avaient des "valeurs communes, celles d'entreprendre, celles de l'effort, du travail. Oui, il faut les porter ensemble". (...) "Patrick Martin, patron du Medef, c'est quelqu'un de charmant, mais qui est à la tête d'une organisation en train de mettre en place une lutte des classes inversées" qui crée une dualité entre le monde du travail et le monde de la finance, qui détient aujourd'hui ces grandes entreprises. 

Je comprends la mobilisation des salariés

Thomas Sotto lui demande alors ce qu'il pensait de la mobilisation des salariés (notamment du 2 octobre) et Michel Picon de répondre : "je comprends la mobilisation des salariés, d'une manière générale, de tous les gens qui travaillent. Je suis près du monde du travail." Rappelant que les petits patrons des l'Union des entreprises de proximité entretiennent avec leurs salariés, un rapport qui n'est pas forcément le même que dans les grands groupes." Nous, on voit bien les difficultés des gens.(...) nos salariés, le 20 du mois, venir chercher, demander un acompte parce que c'est dur, et qu'on n'a pas la capacité de les rémunérer davantage parce que la situation politique aujourd'hui fait que les chiffres d'affaires ne se font pas, les marges se réduisent."

Suppression de la CSG et taxation des dividendes

 Côté solution rapide Michel Picon propose de déplacer une partie des cotisations notamment la CSG parce que "supprimer la CSEG sur les revenus du travail, sur les revenus d'activité, qui est sur la fiche de salaire, c'est 10 points, et tout de suite. On peut donner 10% de pouvoir d'achat à nos salariés." Et pour compenser ce manque à gagner pour l'Etat, le Président de l'U2 P évoque la solution de taxer les dividendes, "Ça peut être la flat tax. Sous Nicolas Sarkozy, on était à 45. On est passé à 30. On peut le pousser à 36, à 37, à 38. Le taux de TVA 20, on peut le passer à 25. Il ne faut pas toucher au taux de TVA réduit. Mais 5 points de TVA, c'est un peu plus de 500 milliards.", rappelle-t-il Thomas Sott le journaliste a conclue l'interview en déclarant "Je ne m'attendais pas à vous trouver plus proche de Sophie Binet (CGT) que de Patrick Martin."

Michel Picon : "Le Medef est en train de mettre en place une lutte des classes inversée"

Marc Sanchez (SDI) sur la même longueur d'onde

Marc Sanchez, secrétaire général du du Syndicat des Indépendant et des TPE a rejeté de la même manière les avances du Medef

« Le Medef défend ses priorités, mais elles ne sont pas celles des TPE. Nos entreprises n’ont pas besoin de tribunes spectaculaires à l’Accor Arena. Elles ont besoin de visibilité, de stabilité et de soutien immédiat. Oui, il y a une inquiétude légitime chaque fois que l’outil de travail peut devenir une assiette fiscale. Mais notre ligne rouge reste claire : pas de nouveaux prélèvements, pas de remise en cause des aides vitales comme les allègements sur les bas salaires, et pas d’instabilité réglementaire supplémentaire. La question de la facturation électronique est déjà une source majeure d’inquiétude pour nos dirigeants de TPE.
Enfin, à moins de 18 mois d’une prochaine élection présidentielle, les TPE n’attendent pas que le budget 2026 de l’État vienne tout révolutionner : elles demandent simplement des décisions de bon sens, de la stabilité et du respect pour leur rôle essentiel dans l’économie de proximité. Le SDI continuera à se mobiliser directement auprès du gouvernement et du Parlement, pour que nos commerçants, artisans, professions libérales et indépendants ne soient plus jamais les oubliés des politiques publiques. »

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